Marsatac a convié les poids lourds de la Techno pour célébrer son 25ème anniversaire

Un quart de siècle, ça se fête! Véritable institution parmi les festivals du Sud de la France, Marsatac a une nouvelle fois vibré durant 3 journées ensoleillées qui ont vu s’enchainer nombre de talents techno internationaux dans la cité phocéenne. Originellement consacré à la scène hip-hop marseillaise, le festival fait également la part belle à la musique électronique depuis plus de vingt ans avec une moitié de sa programmation dédiée à ce registre. Au fil des années, des noms comme Amelie Lens, Boris Brejcha, Tale Of Us, The Blaze, Bicep ou Charlotte de Witte ont notamment pu inscrire le festival comme une référence incontournable parmi les programmations électroniques françaises.

Une programmation pointue et étoffée

Pour 2024, outre SDM, Shay, Zola, Werenoi ou Kaaris, le festival a viré vers l’est pour son casting électronique, et plus spécifiquement l’Allemagne, avec une sélection résolument orientée Techno et nombre d’artistes berlinois associés notamment à l’Ukrainienne Daria Kolosova, la Géorgienne Salome, la Polonaise VTSS mais aussi l’Australienne Surusinghe. Si l’édition 2023 avait des saveurs de Hard Techno (Sara Landry, Trym, Charlie Sparks…), ce nouveau cru promettait plus de groove et de mélodies.

Au menu : un habitué du festival pour leader le pack en la personne du vétéran Boys Noize, bien épaulé par sa collaboratrice VTSS, le boss du 44 Label Group Kobosil, les nouveaux princes du revival Eurotrance DJ Heartstring et Marlon Hoffstadt, ce dernier accompagné du co-fondateur de son label Club Heartbroken en la personne de Malugi sans oublier l’explosif Patrick Mason aux multiples casquettes.

Un cadre à l’allure estivale

Domicilié au Parc Borély de Marseille depuis désormais 3 ans, ce festival, qui aura connu de nombreux emplacements au fil de son histoire, semble avoir trouvé un beau jardin où s’installer durablement. Situé entre les plages du Prado et le stade Vélodrome, le lieu bénéficie d’une bonne accessibilité et offre l’espace nécessaire pour naviguer entre les 5 scènes du festival, dont 3 concentrant l’essentiel de la programmation. La mainstage prénommée Le Château accueillait les têtes d’affiche rap tandis que Le Lac concentrait la programmation électronique et que La Prairie permettait aux artistes nouvelle génération de faire valoir leurs profils alternatifs et en développement.

Niveau scénographie, peu de décorations ou de particularités pour un festival pourtant haut en couleur dans sa direction artistique, avec des scènes aux apparences fixées dans les standards d’un festival généraliste. On note positivement la présence étoffée de lieux de restauration, des bars à alcool et à eau, ainsi que diverses activités récréatives animées par des équipes présentes pour assurer un lien avec les festivaliers.

De nombreux sets de référence

Parmi nos coups de cœur scéniques sur le segment électronique qui nous intéresse, on retient de nombreux sets au sein d’une programmation pointue, probablement moins variée que par le passé mais dont on ne saurait reprocher la cohérence et l’attractivité.

La journée du vendredi a, pour notre part, débuté avec l’énergie, au rythme galopant de Daria Kolosova, valeur sûre de la scène berlinoise qui a délivré sa techno groovy avec brio, offrant une belle transition pour la prise de relai de Patrick Mason qui a lui aussi officié dans un registre hybride et débridé, laissant parler sa souplesse aussi musicale qu’athlétique sans faire dans l’agressivité, domaine laissé à Kobosil et son registre féroce entre hard techno et influences industrielles.

Parmi les propositions sorties du lot le samedi, c’est Surusinghe qui a su tirer son épingle du jeu avec un set percussif et organique qui a peut-être permis à l’Australienne, notamment signée par Mall Grab, de commencer à se faire un nom en France, avant de voir le reste de la journée rebasculer vers les sonorités berlinoises de Salome (résidente du Herrensauna) et de l’atypique MCR-T et ses sonorités Ghetto Tech bouncy sur lesquelles il n’a parfois pas hésité à poser sa voix.

Tête d’affiche de la journée, Boys Noize a livré une prestation toute en maîtrise dans un style particulièrement explosif avant de céder sa place à DJ Heartstring, réduit pour l’occasion à un unique membre du duo, pour un closing trancy et mélodique qui a pu faire la part belle à l’impressionnante discographie qu’a construit le groupe au cours des dernières années, faisant de ce dernier un must-see en DJ Set.

Le dimanche aura vu un des highlights du weekend avec le set feel good et ensoleillé de Malugi, faisant cohabiter piano house, UK garage et BPM survitaminés pour notre plus grand plaisir sous le soleil marseillais, porté par l’énergie communicative du DJ allemand derrière les platines qui lui vaut désormais de nombreux booking en France. On aura également eu le plaisir d’entendre une des ID les plus excitantes de l’été avec « What 2 Do » de Inafekt et Kyle Starkey.

A la suite de la prestation éclectique de VTSS mêlant EBM, Hardcore ou sonorités hyperpop avec en closing sa collaboration catchy « Steady Pace » avec Boys Noize, c’est Marlon Hoffstadt qui a conclu 3 jours d’hostilités avec un set parfaitement construit et tenu, peut-être même un poil plus sage que sur certaines des prestations livrées par le passé, avec de nombreuses pépites à l’image de « Chase The Sun » de STUM ou encore de son ID du moment « Drop That Bass ».

25 ans célébrés en beauté

Beaucoup de moments forts pour cette édition anniversaire de Marsatac avec une programmation et une organisation à la hauteur de l’évènement, de quoi nous donner plus que jamais envie de passer plus de temps à Marseille, à la rencontre des nombreuses propositions culturelles autour de la musique électronique que propose la cité phocéenne.